Reportage dans Libération publié dans le journal papier le 28 février.
Ces dernières années , le groupe Altho, propriétaire des chips Bret’s, a acheté d’amples terres agricoles en Bretagne, empêchant l’installation de nouveaux exploitants. Une stratégie épinglée par l’association Terre de liens.
Dans cette partie du Morbihan, la zone industrielle est une boussole dans le paysage. D’un côté, les hautes tours de l’usine de nutrition animale Sanders ; de l’autre, la plateforme logistique noire du groupe Intermarché. Entre les deux, l’usine blanche d’Altho, où sont fabriquées les chips Bret’s, avant de finir dans les rayons des supermarchés.
Autour, des champs à perte de vue, sans haie ni arbre pour délimiter les parcelles. «Quand j’étais petit, ici il y avait des haies bocagères partout, se souvient Samuel Servel, producteur de lait depuis onze ans et membre de l’association Terre de liens, dont un rapport choc sur le foncier agricole est paru ce mardi.Ce que l’on voit ici, c’est le résumé du modèle agroalimentaire : des champs ouverts avec de moins en moins d’agriculteurs.» En dix ans, la communauté de communes de Pontivy, à laquelle appartient Saint-Gérand, a perdu 20 % de ses agriculteurs, mais la surface des fermes a augmenté, passant de 56 à 72 hectares.
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